L’Algérie a rappelé son ambassadeur en France après la déclaration du président Emmanuel Macron concernant le Sahara marocain. Macron a affirmé dans un message au Roi du Maroc que le plan d’autonomie proposé par le Maroc était la seule base de règlement du conflit.
Cette déclaration a provoqué une vive réaction en Algérie, qui voit cela comme une atteinte à ses positions diplomatiques et à son soutien au Polisario. Alger considère cette prise de position comme une provocation, en dépit du soutien de Macron au Maroc.
Le retrait de l’ambassadeur algérien marque une réponse immédiate d’Alger, qui juge cette déclaration comme une ingérence. Cependant, des négociations discrètes auraient déjà été engagées, avec l’Algérie proposant des concessions en échange d’un retour à la position antérieure de la France. Alger cherche également à mobiliser d’autres nations pour faire pression sur Paris afin de changer sa position en faveur de ses propres aspirations.
Cette crise pourrait entraîner des répercussions sur les relations diplomatiques et économiques entre les deux pays, et pourrait affecter les échanges culturels, comme l’avait fait l’Algérie avec l’Espagne sans obtenir satisfaction. Alger espère influencer la France pour qu’elle modifie sa position.
Mohamed Taleb, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), souligne que la déclaration de Macron marque un tournant significatif dans la position française sur le Sahara marocain. Taleb exprime une déception face à la déclaration du président français, qu’il juge insuffisante au regard de la complexité du dossier.
Il rappelle que les rappels d’ambassadeurs algériens ne sont pas nouveaux et que les tensions ont déjà conduit à des mesures similaires dans le passé, comme en 2021 et après l’exfiltration de la militante Amira Bouraoui en 2023.
En conclusion, l’Algérie, confrontée à des défis internes et des problèmes avec l’ANP, voit sa stratégie sur le Sahara marocain comme une source de détournement des véritables préoccupations du peuple algérien. Pendant ce temps, la France, en renforçant ses relations avec le Maroc, semble réévaluer sa position pour soutenir la proposition d’autonomie sous souveraineté marocaine.
Ibrahim K. DJITTEYE