Depuis quelques semaines, les Forces Armées Maliennes (FAMa) mènent une vaste opération visant à reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire malien. Cette offensive militaire, marquée par une détermination sans faille de l’armée malienne, survient dans un contexte de tensions accrues et de défis sécuritaires persistants dans le nord du pays, où les groupes armés continuent de sévir malgré les efforts de pacification.
Les autorités maliennes ont intensifié leurs opérations militaires pour sécuriser des régions stratégiques du pays, notamment celles sous le contrôle de groupes armés depuis plusieurs années. L’incident tragique survenu récemment à Tinzaouatène, une localité située à la frontière avec l’Algérie, a cependant terni l’élan de cette campagne. Cet affrontement a coûté la vie à plusieurs soldats maliens, soulignant les risques inhérents à cette guerre asymétrique.
Malgré cette perte, les FAMa sont résolues à poursuivre leurs efforts pour restaurer la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire. Cette volonté de fer est perceptible à travers les déclarations des autorités militaires maliennes, qui insistent sur la nécessité de libérer chaque centimètre carré du territoire des mains des groupes armés.
Le Silence assourdissant de l’Union Africaine
Face à cette situation critique, une question demeure : pourquoi l’Union Africaine (UA), habituellement prompte à réagir aux crises sécuritaires sur le continent, reste-t-elle silencieuse ? Cette organisation, censée être le fer de lance de la paix et de la sécurité en Afrique, n’a jusqu’à présent émis aucune déclaration officielle concernant l’opération en cours au Mali, ni sur les événements tragiques de Tinzaouatène.
Cette absence de réaction est d’autant plus surprenante que le Mali est un membre actif de l’UA, et que la stabilité de ce pays revêt une importance cruciale pour l’ensemble de la région sahélienne. L’insécurité au Mali a des répercussions directes sur les pays voisins, en particulier en matière de déplacements de populations et de trafics transfrontaliers. Le silence de l’UA pourrait être perçu comme un désintérêt ou une incapacité à prendre position dans une situation complexe où les équilibres régionaux sont en jeu.
Une communauté internationale discrète, voire complice ?
Le silence de l’Union africaine n’est pas le seul à être pointé du doigt. L’ONU, pourtant active dans la région avec la MINUSMA, semble également adopter une posture de discrétion. Cette attitude est d’autant plus surprenante après les récentes déclarations d’un officiel ukrainien affirmant le soutien de son pays aux groupes armés terroristes. Cette déclaration a fait l’effet d’une bombe, soulevant des questions sur l’implication d’acteurs internationaux dans le conflit malien.
Certains observateurs n’hésitent pas à parler de soutien caché de la communauté internationale aux groupes terroristes, une thèse qui, si elle s’avérait fondée, pourrait expliquer le manque de réactions de la part des grandes organisations internationales. Ce silence pourrait être interprété comme une forme de complicité, ou du moins de tolérance, face à la déstabilisation d’un État africain.
Vers une implication accrue de la diplomatie Africaine ?
Le silence de l’Union Africaine et de l’ONU face à la situation sécuritaire au Mali soulève des interrogations sur leur rôle et leur efficacité dans la gestion des crises sur le continent. Face à ces enjeux, il est impératif que l’Union africaine prenne position. Son silence pourrait être perçu comme un abandon du Mali dans une période critique de son histoire. Au-delà de l’Union africaine, il est également essentiel que l’ensemble de la communauté internationale clarifie sa position et soutienne des solutions pacifiques et durables pour le Mali.
Le Mali, en tant qu’État souverain, a le droit de défendre son intégrité territoriale, mais il a également besoin du soutien diplomatique et logistique de ses partenaires africains et internationaux pour surmonter cette épreuve. L’avenir de la sécurité au Sahel dépend en grande partie de la réponse collective à cette crise.
Ibrahim K. DJITTEYE