Le Niger a annoncé une rupture « avec effet immédiat » de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine. Cette décision fait suite à celle du Mali, qui, deux jours auparavant, avait pris la même mesure après une sévère défaite de son armée et des partenaires russes à Tinzaouatene, près de la frontière algérienne. Le gouvernement malien accuse Kiev de soutenir les groupes terroristes lors de ce conflit.
Le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie au Niger, a déclaré cette décision, évoquant « des actes d’agression caractérisés » de la part de l’Ukraine, qu’il considère comme un soutien au terrorisme international.
L’Ukraine rejette les accusations du Mali
L’Ukraine a rejeté les accusations de soutien au terrorisme international formulées par le Mali. Dimanche soir, Bamako avait annoncé la rupture immédiate de ses relations diplomatiques avec Kiev, accusant l’Ukraine de soutenir les groupes rebelles du CSP et les djihadistes du JNIM dans une attaque contre l’armée malienne à Tinzaouatene.
Le ministère des Affaires étrangères ukrainien a qualifié cette décision de Bamako de « précipitée et de courte vue ». L’Ukraine, en réponse aux accusations de nature « néo-nazie » formulées par la Russie et reprises par le Mali, affirme que c’est Wagner qui « utilise des méthodes terroristes et est impliqué dans des crimes de guerre et des meurtres de civils » en Afrique.
Les autorités maliennes estiment désormais que tout soutien à Kiev équivaut à soutenir le terrorisme au Sahel. Cette position a été renforcée par les déclarations du porte-parole des renseignements militaires ukrainiens, affirmant avoir fourni aux rebelles Touaregs du CSP des informations ayant permis des succès militaires contre Wagner. Cela faisait référence à l’attaque de Tinzaouatene de fin juillet 2024.
La Russie accusée de déstabiliser la sécurité internationale
Kiev, tout en rejetant les accusations maliennes, souligne que c’est la Russie qui « détruit l’architecture de la sécurité internationale » et compromet « le droit des pays africains à un avenir libre ».
Ibrahim K. DJITTEYE