Après plusieurs heures d’attente, c’est désormais confirmé : Donald Trump sera le 47e président des États-Unis. Suite à sa victoire décisive dans le Wisconsin, des médias américains de premier plan, dont CNN et l’agence Associated Press, ont officialisé sa réélection, marquant un retour inédit à la Maison-Blanche après une interruption de quatre ans.
La trajectoire de Donald Trump est singulière dans l’histoire moderne des États-Unis. Après un premier mandat, il réintégrera la Maison-Blanche en 2025, consolidant son avance avec les États-clés de Caroline du Nord et de Géorgie, avant de prendre une position quasi-imbattable face à Kamala Harris. Cette dernière, malgré des tentatives dans les « swing states, » n’a pas réussi à inverser la tendance. Trump a même été déclaré président élu par la chaîne Fox News avant l’annonce unanime de ses rivaux médiatiques.
L’annonce de la réélection de Trump suscite diverses réactions sur la scène internationale, notamment en Ukraine. Ce retour au pouvoir d’un président aux opinions controversées sur la gestion des conflits mondiaux ravive les incertitudes. Trump a régulièrement affirmé pouvoir établir la paix en Ukraine rapidement, mais sans détailler de plan concret. En Ukraine, la population craint un revirement de la politique de soutien militaire et économique des États-Unis.
À Kiev, Natalia Pitchaktchi, une réfugiée de Marioupol, exprime sa préoccupation : « C’est un moment angoissant. On ignore ce qui nous attend. » Avec la possibilité d’une aide américaine réduite, de nombreux Ukrainiens redoutent un compromis avec la Russie, laissant le contrôle de zones actuellement sous occupation russe.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, quant à lui, réagi avec prudence. Félicitant Trump pour son succès, il a souligné son espoir d’une « paix juste, » tout en rappelant l’importance d’une assistance militaire continue. Zelensky a cependant réaffirmé son refus de céder des territoires, ce qui va à l’encontre des positions que certains attribuent à Trump, lequel envisage une paix négociée susceptible d’avantager la Russie.
Dans les rues de Kharkiv, la méfiance envers Trump reste palpable. Pour des citoyens comme Ioulia Boïko, étudiante, Trump reste un leader imprévisible : « Il semble changeant dans ses relations internationales. Aujourd’hui, il se dit ami de Poutine, demain, il pourrait soutenir l’Ukraine. » Ce sentiment d’incertitude est partagé, tandis que les frappes russes s’intensifient dans la région.Pour d’autres, comme Pavlo, 20 ans, le défi pour l’Ukraine est de persévérer et d’unir ses forces, indépendamment du soutien des grandes puissances : « Pour gagner, nous devrons compter sur nous-mêmes.
Ibrahim K DJITTEYE