Depravation des moeurs
La prostitution en ligne(pâa) prend de l’ampleur à Bamako
la prostitution, l’un des plus vieux métiers du monde, connaît un regain d’intérêt, notamment dans les quartiers dits chic de Bamako, comme, Baco Djikoroni Golf.; ACI 2000, Sotuba et autres.Si autrefois les trottoirs en étaient le théâtre principal, une nouvelle forme, appelée « pâa », émerge et se développe rapidement avec la propagation des réseaux sociaux.
Cette forme moderne de prostitution se déroule en ligne ou par téléphone, où les tarifs sont négociés avant de fixer des rendez-vous dans des hôtels, des appartements ou des domiciles privés. Dans de nombreux quartiers, des jeunes filles louent désormais des appartements, malgré l’absence d’emploi. Elles parviennent à payer des loyers élevés, ce qui soulève des questions sur leurs moyens financiers. Sur les reseaux sociaux, dans les boîtes de nuit et autres lieux fréquentés, il devient difficile de discerner les jeunes filles ordinaires des prostituées.
Le prestige social semble être dissocié du travail pour de nombreuses jeunes filles de la capitale malienne. À Bamako, le phénomène a pris une telle ampleur que distinguer les prostituées des autres filles sur des plateformes comme TikTok, Tinder, SWEET MEET et Instagram devient une tâche ardue. Quelques conversations suffisent souvent pour les inviter à des rendez-vous sexuels, moyennant des sommes allant de 5 000 à 50 000 francs CFA.
Cette génération de filles, surnommées « pâa ke law », est souvent,les jeunes filles du quartier qui affichent les derniers modèles de téléphones de luxe et s’habillent avec élégance sans avoir d’emploi fixe. Outre la prostitution en ligne, une autre forme de spectacle, connue sous le nom de « sabar », se déroule dans les boîtes de nuit. Cette scène consiste en des danses suggestives, où les filles, vêtues de pagnes légers et transparents ou de jupes évasées, se livrent à de véritables exhibitions pornographiques.
Le contraste est saisissant dans un pays où les mosquées sont pleines chaque vendredi. Voir ces filles sur scène donne l’impression d’être plongé dans un film hollywoodien, avec des tenues qui laissent peu de place à l’imagination. Certaines d’entre elles ne portent rien sous leurs vêtements, ou les exposent de manière provocante aux spectateurs. Les jupes évasées et les pagnes tombent à une certaine heure de la nuit, révélant les dessous et incitant ceux qui sont intéressés à passer commande par l’intermédiaire des gérants des discothèques.
Si les autorités maliennes ne prennent pas de mesures contre cette pratique, c’est un Mali différent qui se dessinera pour les générations futures, bien éloigné de celui des Soundjata, Babemba et Modibo Keita.
Aoua TRAORE