Par Salif SYLLA
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SÉNÉGAL – DÉCÈS DE MAMADOU BADIO CAMARA : HOMMAGE À UN GARDIEN DE LA DÉMOCRATIE.

Dakar, 10 avril 2025 – Le Sénégal perd l’un de ses plus illustres serviteurs de l’État. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, s’est éteint ce jeudi à Dakar à l’âge de 73 ans. Magistrat hors échelle, figure respectée de l’appareil judiciaire sénégalais, il laisse derrière lui un héritage indélébile marqué par une intransigeante fidélité aux principes de la République et de la démocratie.

Magistrat de carrière, Badio Camara s’était hissé au sommet de la hiérarchie judiciaire à force de rigueur, d’intégrité et de compétence. Il avait occupé les plus hautes fonctions dans l’appareil judiciaire avant d’être nommé à la présidence du Conseil constitutionnel, poste névralgique dans l’architecture institutionnelle sénégalaise.

Son nom restera à jamais associé à un tournant majeur de la démocratie sénégalaise : le rejet, en février 2024, du projet controversé de report de l’élection présidentielle porté par l’ancien président Macky Sall. Face à une manœuvre politique dénoncée comme une tentative de prolongation illégitime du mandat présidentiel, Mamadou Badio Camara avait opposé une décision ferme et courageuse, forçant ainsi le retour à l’ordre constitutionnel. Ce geste fort, qui a précipité la tenue du scrutin dans les délais impartis, lui a valu le respect de la nation entière et l’admiration de nombreuses institutions internationales.

En rendant hommage au défunt, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a salué la mémoire d’un « homme de conviction et de devoir, qui a incarné l’État de droit jusqu’à son dernier souffle. » Dans un message officiel, il a rappelé que « le Sénégal perd une conscience morale, un rempart contre les dérives institutionnelles, un magistrat dont la plume et la parole ont souvent protégé la République dans ses heures les plus critiques. »Mamadou Badio Camara était bien plus qu’un juriste : il était une conscience nationale. Dans une région souvent secouée par des transitions incertaines et des reculs démocratiques, son engagement avait fait du Sénégal une exception, un modèle d’État de droit à préserver.

À l’heure où la République lui dit adieu, c’est toute une génération de juristes, de citoyens et de démocrates qui s’incline devant la mémoire d’un homme qui, à un moment décisif, a préféré la vérité du droit à la pression du pouvoir.Un homme s’en va, un symbole demeure.

Redaction

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