Le Gouvernement malien a officiellement repris, ce vendredi 15 novembre 2024, le dernier site de la MINUSMA à Bamako, marquant ainsi la fin de la présence de cette mission onusienne dans le pays. Lors de la cérémonie, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a mis en avant la portée symbolique de cet événement, un an après la reprise de Kidal par les Forces armées maliennes, et a souligné l’engagement des autorités à renforcer la souveraineté nationale tout en redéfinissant la coopération avec les Nations Unies.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a souligné que cette rétrocession revêt un caractère symbolique particulier. En effet, elle intervient exactement un an après la reprise de Kidal par les Forces armées maliennes (FAMa), qui ont réussi à restaurer l’autorité de l’État sur cette localité stratégique, occupée depuis 2013 par des groupes armés et terroristes.
En saluant le courage et le sacrifice des FAMa, M. Diop a affirmé que cette cérémonie traduit également la volonté des autorités maliennes de tourner une page de leur histoire, marquée par une dépendance aux forces internationales pour la sécurité. « Aujourd’hui, nous célébrons la capacité du Mali à prendre en main son destin et à assurer, par ses propres moyens, la sécurité de ses populations, » a-t-il indiqué.
Les enseignements d’une mission controversée
Par ailleurs, le ministre a tenu à rappeler les limites de la MINUSMA, malgré les espoirs qu’elle avait suscités lors de son déploiement en 2013. Si ses premières interventions ont permis de consolider l’emprise des forces maliennes sur certaines zones libérées, son mandat s’est avéré inadéquat face à l’évolution du contexte sécuritaire. L’insécurité s’est progressivement propagée, affectant des régions autrefois épargnées.
Le chef de la diplomatie malienne, a également souligné l’impact négatif des « instrumentalisations politiques » par certaines puissances, notamment en matière de droits de l’homme, qui ont contribué à fragiliser la cohésion nationale. Malgré ces écueils, il a salué l’engagement sincère de nombreux pays contributeurs de troupes, tout en affirmant que « le véhicule n’était pas adapté pour répondre aux défis du terrain. »
Une nouvelle ère pour la coopération avec les Nations Unies
En outre, le ministre a affirmé que le départ de la MINUSMA ne signifie pas la fin de la coopération entre le Mali et les Nations Unies. Au contraire, cette coopération se poursuit sous d’autres formes, grâce à l’expertise et à l’engagement de l’équipe pays des Nations Unies. Il a souligné que les leçons tirées de cette mission offrent l’opportunité de recentrer les efforts internationaux sur les besoins réels des populations maliennes, sous la coordination du Gouvernement.
Enfin, le ministre Diop a exprimé sa reconnaissance envers les partenaires onusiens pour leur appui durant cette transition. « La dynamique de coopération engagée entre le Gouvernement malien et les Nations Unies est une preuve que des solutions adaptées et durables peuvent être mises en œuvre pour le bien-être des populations, » a-t-il conclu.
Cette cérémonie de rétrocession illustre la détermination des autorités maliennes à assumer pleinement leur souveraineté et à inscrire leur action dans une logique de responsabilité nationale. Alors que le retrait de la MINUSMA s’achève, le Mali se prépare à relever les défis sécuritaires et de développement avec une approche plus endogène et inclusive, fidèle à son nouveau paradigme stratégique.
Ibrahim K DJITTEYE