Pour « atteinte au crédit de l’État » et d’autres chefs d’inculpation : L’ancien Premier ministre Moussa Mara placé sous mandat de dépôt ce vendredi 1er août 2025
Après plusieurs convocations et auditions, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a été finalement placé sous mandat de dépôt ce vendredi 1er août 2025, sur décision du procureur du Tribunal du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité. L’ex-député de la Commune IV du district de Bamako est poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, dont celui d’atteinte au crédit de l’État. Son procès est prévu pour le 29 septembre 2025.
Accompagné de son avocat, Me Mountaga Tall, membre du Barreau du Mali, Moussa Mara avait été auditionné la veille, jeudi 31 juillet, de 10h à 17h, par la Brigade d’investigations judiciaires spécialisées du Pôle. Il a été longuement interrogé sur un tweet publié le 4 juillet 2025, tweet qui avait déjà conduit à une première comparution devant les enquêteurs et le procureur du Tribunal de grande instance de la Commune IV. À l’issue de cette audition initiale, aucune charge n’avait été retenue contre lui.
Cependant, convoqué à nouveau ce vendredi 1er août pour une ultime audition, l’ancien chef du gouvernement, également ex-dirigeant du parti Yelema (Le Changement), a été cette fois placé en détention préventive. Son procès a été fixé au 29 septembre 2025.
Le tweet à l’origine de l’affaire
Le message incriminé, publié sur le réseau social X (anciennement Twitter), exprimait la solidarité de Moussa Mara envers plusieurs personnalités actuellement détenues. Il écrivait notamment : « Solidarité indéfectible avec les détenus d’opinion ! Mardi dernier avec Ben le Cerveau, l’imam SIDIBÉ et Rose La Vie Chère à Dioïla. Ce jeudi matin avec Ras Bath à Koulikoro. Jeudi après-midi à la maison centrale d’arrêt de Bamako avec le professeur Clément, l’imam Bandiougou, Issa Kaou Djim, Mamadou Traoré dit Le Roi, les jeunes du MPM et la CMAS. »
Et de poursuivre : « Nous faisons ces périples régulièrement pour leur signifier notre solidarité. Nous poursuivons des efforts auprès des familles également. Tout cela pour que jamais ne s’éteigne en eux la flamme de l’espoir. »
Enfin, il concluait par une note d’optimisme : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive et le plus tôt possible ! »
L’affaire continue de susciter un vif intérêt dans l’opinion publique, tant pour les questions de liberté d’expression qu’elle soulève que pour les implications politiques qu’elle pourrait engendrer à l’approche du procès.
Yamoussa SANGARÉ