Après quatre ans de Transition politique, le Mali semble se diriger vers l’organisation de nouvelles élections qui marqueraient un retour à l’ordre constitutionnel. Alors que la rédaction de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation touche à sa fin, de nombreux observateurs anticipent une annonce prochaine des scrutins. Lors de son discours à la nation, le colonel Assimi Goïta a appelé à une union sacrée des Maliens pour que les futures échéances électorales soient une véritable réussite, permettant ainsi au pays de continuer sereinement et souverainement sur la voie du renouveau. Toutefois, la question d’une éventuelle candidature du chef de la Transition reste en suspens, alimentant les spéculations sur son rôle dans l’avenir politique du pays.
« Ensemble, nous devons œuvrer pour que les élections soient une véritable réussite afin de permettre à notre pays de continuer sereinement et souverainement sur la voie du renouveau », a déclaré le colonel Assimi Goïta, président de la Transition et chef de l’État, lors de son discours à la nation pour la commémoration du 64e anniversaire de l’indépendance du Mali.
Ce discours intervient à un moment crucial pour le Mali, alors que le pays s’apprête à sortir de quatre années de Transition politique entamée après le renversement du président Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août 2020. Ce coup d’État, mené par le colonel Goïta, avait fait suite à plusieurs mois de contestations populaires dénonçant la mauvaise gestion et l’insécurité croissante dans le pays.
Après une première Transition dirigée par Bah N’Daw, colonel-major à la retraite, ce dernier a également été évincé par Assimi Goïta le 24 mai 2021, consolidant ainsi son rôle à la tête de l’État malien. Depuis lors, le colonel Goïta a fixé des objectifs clairs : renforcer la sécurité nationale et reprendre chaque portion de territoire échappant au contrôle de l’État malien.
Un exemple notable de ces efforts est la réintégration de la ville de Kidal sous l’autorité malienne, le 14 novembre 2023. Cette ville, qui échappait au contrôle central depuis plusieurs années, symbolisait l’un des défis majeurs à relever dans le processus de reconquête du territoire. Les opérations continuent d’ailleurs dans d’autres localités encore tenues par des groupes armés.
Cependant, la question qui brûle les lèvres de nombreux observateurs est de savoir si le colonel Assimi Goïta se présentera à l’élection présidentielle à venir. Plusieurs mouvements de soutien à sa candidature se manifestent déjà, bien que l’intéressé n’ait pas encore officiellement annoncé ses intentions.
Quant à l’organisation des élections, elles devraient être annoncées après la remise de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation, dont la rédaction est en cours. Cette charte est un élément clé du processus de retour à l’ordre constitutionnel et devrait être soumise au président de la Transition d’ici la fin de ce mois de septembre.
Alors que le Mali aspire à tourner la page de ces années de Transition, la réussite des prochaines élections sera déterminante pour assurer un retour à la stabilité et permettre au pays de continuer sur la voie de la souveraineté et du renouveau national.
Ibrahim K. DJITTEYE