La mine d’or Loulo-Gounkoto, la plus productive du Mali avec environ 800 000 onces extraites en 2024, pourrait bientôt sortir de son arrêt forcé. Fermée en janvier dernier par son opérateur Barrick Mining, sur fond de différend avec les autorités maliennes, elle a été placée sous administration provisoire à la demande de l’État malien. Quelques jours après cette décision, des signes concrets de reprise apparaissent sur le site.
Lundi 23 juin, les bureaux de Barrick à Bamako ont été rouverts par les autorités fiscales, plus de deux mois après leur fermeture en avril. Cette mesure, rapportée par l’agence Reuters, marque un tournant dans la crise qui oppose depuis plus de deux ans l’État malien à la compagnie canadienne. En toile de fond, l’application du nouveau Code minier de 2023 que Bamako souhaite imposer, et que Barrick conteste fermement.
Chargé de conduire cette transition, Soumana Makadji, ancien ministre de la Santé, a été nommé administrateur provisoire pour une durée de six mois. Il a entamé dès lundi une série de rencontres avec les travailleurs et les sous-traitants de la mine. Une visite sur le site est annoncée pour mercredi, au cours de laquelle il devrait évaluer les conditions d’une reprise rapide des activités. Selon ses déclarations, la mine est capable de s’autofinancer dès la relance de la production.
Cependant, aucun calendrier officiel de redémarrage ni les modalités précises de gestion n’ont été dévoilés. En parallèle, Barrick poursuit une procédure d’arbitrage devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) pour contester cette relance sans son accord. Pour rappel, Loulo-Gounkoto est détenue à 80 % par Barrick et à 20 % par l’État malien.
Alors que le différend juridique reste entier, l’État semble décidé à relancer l’exploitation aurifère, symbole à la fois de souveraineté économique et d’enjeux financiers cruciaux dans un contexte budgétaire tendu.
IKD