Quand l’Hivernage Rend la Ville irrespirable
Autrefois surnommée « la coquette », Bamako est aujourd’hui submergée par les déchets, un problème particulièrement aigu durant la saison des pluies. Le comportement irresponsable de certains habitants transforme la ville en un vaste dépotoir, rendant l’air presque irrespirable.
Les caniveaux, obstrués par des détritus de toutes sortes, débordent et inondent les rues. Les espaces publics se transforment en dépotoirs à ciel ouvert, créant un environnement insalubre et dangereux pour les habitants. Les Bamakois eux-mêmes, par leurs comportements, contribuent à cette dégradation.
Avec le temps, la capitale malienne a connu une croissance rapide, accompagnée de comportements irresponsables de la part de certains résidents. En période d’hivernage, la ville étouffe sous le poids des ordures. La gestion des déchets est un problème grave, aggravé par le manque cruel de voies d’écoulement des eaux de pluie et le comportement des citadins. Dès que le ciel s’assombrit, dès que les premières gouttes de pluie tombent, les ordures sont déversées dans les rues et les caniveaux, créant des blocages et des inondations. Cette mauvaise gestion des déchets reflète un manque de sensibilisation et de responsabilité collective.
La gestion des déchets est devenue un enjeu majeur dans le district de Bamako, menaçant la santé publique et l’équilibre environnemental. Les rues sont jonchées de déchets divers : sachets plastiques, couches usagées, vieux vêtements. Ces détritus finissent par obstruer les caniveaux, empêchant l’eau de s’écouler et provoquant des inondations. Les autorités municipales peinent à collaborer efficacement avec les Groupements d’Intérêt Économique (GIE) chargés de l’assainissement. Les opérateurs, utilisant charrettes et véhicules, se débarrassent souvent des ordures n’importe où, transformant chaque espace vacant en dépôt improvisé.
Les marchés de Bamako sont particulièrement touchés par cette insalubrité. Au marché de Médine, l’odeur nauséabonde des poissons et autres denrées alimentaires rend l’atmosphère insupportable. Le « Railda » ressemble à un no man’s land où les déchets s’accumulent sans intervention. Dans les Halles de Bamako, à l’Autogare de Sogoniko, ainsi qu’à Lafiabougou près du cimetière, les ordures côtoient des restaurants clandestins, augmentant les risques sanitaires.
Face à cette situation critique, une réaction collective s’impose. Les habitants de Bamako doivent prendre conscience de l’importance de l’assainissement de leur ville. Les autorités municipales doivent renforcer leur coopération avec les GIE et mettre en place des mesures efficaces pour gérer les déchets. Seule une mobilisation générale permettra de rendre à Bamako son ancienne réputation de « coquette ».
Fousseyni SISSOKO