Bamako assoiffée : La Directrice Générale de la SOMAGEP monte au front face à la crise de l’eau
Bamako, 15 juillet 2025 – Mali Ondes Médias
Depuis plusieurs jours, Bamako traverse une crise hydrique sans précédent. Robinet à sec, bidons en main, files d’attente interminables : les habitants de nombreux quartiers vivent un véritable calvaire. À l’origine, une dégradation alarmante de la qualité de l’eau du fleuve Niger, due notamment aux activités de dragage et d’orpaillage sauvage en amont.
Face à cette situation d’urgence, Mme Bocoum Fatoumata Siragata Traoré, Directrice Générale de la SOMAGEP-SA, s’est engagée personnellement sur le terrain. Inspections surprises, réunions de crise, mobilisation des équipes : la responsable de la société en charge de la gestion de l’eau potable se bat sur tous les fronts pour tenter de rétablir la situation.
L’eau devient rare et suspecte
Depuis début juillet, plusieurs quartiers de la capitale, tels que Faladié, Sirakoro, Baco-Djicoroni, Yirimadio et Niamana, sont confrontés à des coupures récurrentes. Et lorsque l’eau coule, sa couleur jaunâtre et son odeur inquiétante suscitent la méfiance des populations.
« On doit la faire bouillir avant de l’utiliser. Même pour la vaisselle, on hésite », témoigne Mariam, habitante de Banankabougou.
Le 9 juillet 2025, dès l’aube, la DG de la SOMAGEP a effectué une visite inopinée à la station de pompage de Kabala. Objectif : constater de visu les difficultés de traitement de l’eau brute fortement troublée par la pollution.
Le lendemain, c’est à la station de Djicoroni-Para qu’elle a poursuivi sa tournée, ordonnant la remise en marche de la station compacte pour renforcer la production. Elle a ensuite convoqué un Comité de Direction d’urgence, exigeant des solutions immédiates.
L’eau est une ressource vitale. Nous devons garantir sa disponibilité et sa qualité, coûte que coûte , a-t-elle martelé devant ses équipes.
Des limites structurelles persistantes
Mais la mobilisation, aussi énergique soit-elle, ne suffira pas à régler le problème en profondeur. Le fleuve Niger subit une pollution chronique. Tant que les activités minières anarchiques continueront en amont, la situation risque de se reproduire.
Par ailleurs, les infrastructures d’approvisionnement en eau de Bamako restent fragiles, avec des stations trop dépendantes de l’électricité et une maintenance parfois défaillante.
Un défi sanitaire et environnemental majeur
Cette crise interpelle bien au-delà de la SOMAGEP. Les risques sanitaires sont réels : maladies hydriques, choléra, typhoïde… La population attend des réponses rapides, mais aussi des mesures de fond pour éviter de revivre un tel cauchemar.
La balle est désormais dans le camp des autorités publiques. Contrôler les sources de pollution du fleuve, renforcer les infrastructures et garantir une gestion durable de l’eau : c’est un impératif vital pour la capitale malienne.
Mali Ondes Médias – M.O.M ACTU