Par Salif SYLLA
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Insécurité au Sahel : le vol de bétail, une manne financière pour les groupes terroristes

Le Sahel continue de payer un lourd tribut à l’insécurité. Au-delà des attaques armées et des enlèvements, une autre réalité mine la région : le vol de bétail à grande échelle.

Dans le Niger et sur les zones frontalières, des groupes djihadistes organisent régulièrement des razzias sur les troupeaux, privant les éleveurs de leur principale richesse et asséchant des communautés déjà fragilisées.

Des marchés hors contrôle, les animaux volés ne disparaissent pas au hasard. Ils sont revendus sur des marchés comme celui de Hourara et sur d’autres points de commerce échappant au contrôle des autorités. Selon des sources locales, une partie de ce bétail est actuellement gardée à Sekrewal, dans le Gourma de Labbezanga, un secteur où l’État peine à imposer sa présence. Ces marchés parallèles, tolérés ou difficilement contrôlables, constituent un maillon essentiel de l’économie criminelle.

Les bénéfices tirés de ces ventes alimentent directement les caisses des groupes terroristes, qui financent ainsi leurs armes, leurs déplacements et leurs opérations.Un impact dévastateur sur les éleveurs, pour les communautés pastorales, la perte du bétail n’est pas seulement économique. Le troupeau incarne le fruit de plusieurs générations de travail et représente la survie familiale. Sa disparition plonge les éleveurs dans une précarité extrême, brise les solidarités locales et alimente un climat de peur. Quand on vole ton troupeau, c’est comme si on te coupait le souffle, confie un éleveur déplacé de la zone de Labbezanga. Les éleveurs, souvent ciblés, se retrouvent pris en étau : d’un côté les terroristes qui pillent et menacent, de l’autre l’absence de protection efficace de l’État.Une stratégie bien huilée des groupes terroristesLe vol de bétail n’est pas un simple acte criminel isolé. Il s’agit d’une stratégie pensée par les groupes armés terroristes pour affaiblir les populations, asseoir leur domination et garantir un financement constant. Cette économie souterraine, mêlant vol, revente et blanchiment, s’inscrit dans un système qui nourrit durablement l’instabilité régionale. Vers une réponse urgente et coordonnéeFace à cette réalité, des voix s’élèvent pour réclamer une stratégie plus ferme.

La sécurisation des zones pastorales, le contrôle effectif des marchés et une meilleure protection des éleveurs apparaissent comme des priorités.Tant que ce trafic perdurera, les groupes terroristes disposeront d’une source financière inépuisable, et les éleveurs, eux, continueront de payer le prix fort de l’insécurité.

M.O.M-ACTU / RÉDACTION

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