Mali : du 18 août 2020 au 18 août 2025, cinq années de Transition
Bamako, 18 août 2025 – Le Mali marque aujourd’hui un anniversaire particulier : cinq années se sont écoulées depuis le coup d’État militaire du 18 août 2020 qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta. Cinq années d’une transition politique inédite, passée des mains de l’ancien président de transition Bah N’Daou à celles du colonel Assimi Goïta, désormais figure centrale de l’État malien.
18 août 2020 : la chute d’IBK
Au terme de plusieurs mois de contestations populaires orchestrées par le M5-RFP, Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, est renversé par un groupe d’officiers regroupés au sein du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP). Dans la nuit, IBK annonce sa démission à la télévision nationale, affirmant ne vouloir « aucun bain de sang ». Cet acte ouvre la voie à une transition dont l’issue reste incertaine.
Septembre 2020 – Mai 2021 : l’intermède Bah N’Daou
Sous pression de la CEDEAO et de la communauté internationale, le colonel-major à la retraite Bah N’Daou est désigné président de la Transition en septembre 2020. Le colonel Assimi Goïta, chef du CNSP, est nommé vice-président. Mais le fragile équilibre ne dure pas : en mai 2021, à la suite d’un remaniement gouvernemental contesté, Bah N’Daou et son Premier ministre Moctar Ouane sont arrêtés par l’armée.
24 mai 2021 : l’ascension d’Assimi Goïta
À partir de cette date, le colonel Assimi Goïta s’impose comme président de la Transition. Il justifie ce qu’il appelle une « rectification » du processus, affirmant vouloir éviter des blocages institutionnels. L’armée prend désormais la pleine direction de l’État.
2021 – 2025 : entre rupture et prolongation
Sous la présidence de Goïta, le Mali connaît une série de bouleversements majeurs :
Rupture avec les partenaires traditionnels : retrait progressif de Barkhane, départ de la MINUSMA et tensions avec la CEDEAO.
Nouvelles alliances : rapprochement avec la Russie et renforcement de la coopération militaire.
Prolongation de la Transition : initialement prévue pour 18 mois, elle se prolonge jusqu’en 2025.
Réformes politiques et sécuritaires : dissolution de partis politiques en juillet 2025, consolidation du pouvoir exécutif.
18 août 2025 : un symbole paradoxal
Cinq ans après le coup d’État contre IBK, le Mali est toujours dirigé par un régime transitoire. Pour certains, cette période représente une reconquête de souveraineté et un sursaut patriotique. Pour d’autres, elle symbolise une dérive autoritaire et un blocage démocratique.
Entre espoirs de renouveau et incertitudes politiques, le 18 août reste désormais une date gravée dans la mémoire nationale : celle d’un Mali qui cherche toujours son chemin entre stabilité, souveraineté et démocratie.
M.O.M-ACTU/ RÉDACTION