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La Chute du Chiffre d’Affaires des Opérateurs de Mobile Money : Les Jeunes Opérateurs en Détresse pour les 10% et 1% de prélèvements.

Par Salif SYLLA
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La Chute du Chiffre d’Affaires des Opérateurs de Mobile Money : Les Jeunes Opérateurs en Détresse

Bamako, 21 mars 2025 – Le secteur du mobile money traverse une période difficile au Mali. Un reportage spécial de notre rédaction, mené dans les rues de Bamako et dans plusieurs régions du pays, révèle une chute préoccupante du chiffre d’affaires des jeunes opérateurs de services financiers mobiles.

Depuis l’annonce et l’application des nouveaux prélèvements fiscaux de 10 % sur les dépôts et 1 % sur les retraits, les acteurs du mobile money tirent la sonnette d’alarme. Nombre d’entre eux dénoncent une perte de rentabilité qui met en péril leur activité. « Ce n’est plus comme avant, les clients sont de plus en plus réticents à utiliser nos services à cause de ces frais élevés », témoigne Moussa, un jeune opérateur rencontré au marché de Médina-Coura.

Face à ces prélèvements jugés excessifs, beaucoup de Maliens préfèrent désormais se déplacer eux-mêmes pour remettre de l’argent en main propre, évitant ainsi les frais imposés par les services de transfert. Cette nouvelle habitude réduit considérablement le volume des transactions effectuées par les points de mobile money, impactant directement les revenus des opérateurs.

Une crise accentuée par l’évolution des habitudes de communication

La vente de crédits téléphoniques, autrefois une source de revenus complémentaire pour ces opérateurs, est elle aussi en forte baisse. L’accès grandissant à la fibre optique et aux connexions WiFi domestiques permet à de nombreux Maliens de privilégier les applications de messagerie gratuite, réduisant ainsi la demande de crédit téléphonique traditionnel.

L’émergence de nouvelles alternatives

Dans ce contexte difficile, Wave, une application de mobile money d’origine étrangère, tire son épingle du jeu. Offrant des services de transfert d’argent à zéro franc de frais, elle séduit un nombre croissant d’utilisateurs, ce qui accentue davantage la pression sur les opérateurs traditionnels.

Pour Salif Siré Sylla, analyste économique, « la situation pourrait entraîner la faillite de nombreux jeunes opérateurs, si des solutions ne sont pas rapidement trouvées pour alléger la fiscalité ou diversifier leurs activités ».

Quel avenir pour les opérateurs de mobile money ?

Face à ces défis, les opérateurs appellent à une révision des mesures fiscales et à un accompagnement des autorités pour protéger ce secteur qui emploie des milliers de jeunes Maliens. Certains espèrent également un assouplissement des règles afin de rester compétitifs face aux nouvelles plateformes internationales.

En attendant, la survie de ces petits entrepreneurs reste incertaine dans un marché en pleine mutation.


REDACTION

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