Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a profité de son intervention à la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies pour attirer l’attention sur la situation sécuritaire alarmante dans la région du Sahel. Le chef de l’État sénégalais a dénoncé les rivalités géopolitiques qui exacerbent l’instabilité dans cette région déjà fragilisée.
Dans son discours, Bassirou Diomaye Faye a vivement critiqué l’implication de puissances étrangères dans les conflits sahéliens, affirmant que leurs confrontations sur ce territoire ne font qu’aggraver la déstabilisation de la région. « Nous ne pouvons accepter que le Sahel devienne le théâtre de rivalités entre puissances étrangères, dont les affrontements ne font qu’aggraver la déstabilisation de la région », a-t-il déclaré avec fermeté.
Cette intervention survient dans un contexte tendu, marqué par les récentes accusations de Bamako contre l’Ukraine, soupçonnée d’avoir soutenu des terroristes impliqués dans l’attaque meurtrière de Tinzaouatine en juillet dernier. Cette attaque a fait de nombreuses victimes, aggravant une situation déjà critique.
Le président Faye a également plaidé pour une réforme urgente des institutions économiques et sécuritaires internationales, soulignant l’importance de donner à l’Afrique la place qu’elle mérite sur la scène mondiale. « Il est impératif de sauvegarder et de renforcer le multilatéralisme en tant que seul cadre d’action pour la paix et la sécurité internationales. Cela nécessite une réforme urgente des institutions mondiales, y compris le Conseil de sécurité, le FMI et la Banque mondiale, afin qu’elles soient plus inclusives et qu’elles reflètent la réalité géopolitique et économique actuelle », a-t-il ajouté.
Il a en particulier appelé à une représentation africaine accrue dans ces instances de décision, insistant sur le fait que le continent, avec son poids démographique et économique croissant, doit jouer un rôle central dans les discussions mondiales.
Outre les enjeux sécuritaires, le président sénégalais a exhorté les pays industrialisés à intensifier leurs efforts pour financer une transition énergétique juste et équitable. Il a souligné que les conséquences du réchauffement climatique, dont l’Afrique souffre de manière disproportionnée, nécessitent des actions concertées et des engagements financiers plus solides de la part des plus grands pollueurs.
Le discours de Bassirou Diomaye Faye s’est conclu par un appel pressant à la communauté internationale, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies, à ne plus ignorer la crise qui ravage le Sahel. « Je dois rappeler ici que la paix et la sécurité en Afrique sont indissociables de la paix dans le monde. Il est impératif que le Conseil de sécurité joue pleinement son rôle de garant de la stabilité internationale », a-t-il insisté.
Le président sénégalais a ainsi clairement posé les enjeux pour le Sahel, une région cruciale dont la stabilité conditionne non seulement l’avenir de l’Afrique, mais également la sécurité globale.
Ibrahim K DJITTEYE