Du Micro à la Robe : Le Pari Gagné de Cheick Oumar Doumbia, le Rappeur devenu Magistrat
De la scène aux prétoires, le combat pour la justice continue… mais autrement. Il fut la voix des sans-voix, le rappeur des quartiers oubliés, celui qui chantait la colère des laissés-pour-compte. Aujourd’hui, c’est dans le silence feutré des salles d’audience que Cheick Oumar Doumbia poursuit son combat. Non plus avec des punchlines, mais avec le droit. Non plus avec un micro, mais sous la robe noire de magistrat. Un parcours hors-norme, entre engagement et résilience Années 2010. Bamako vibre au rythme des textes engagés de Cheick Oumar Doumbia. Ses paroles frappent là où ça fait mal : corruption, injustice sociale, clientélisme politique. Mais dans un milieu où la franchise dérange, il devient rapidement un artiste marginalisé. « J’ai compris très tôt qu’il fallait choisir : se taire ou changer de terrain », confie-t-il aujourd’hui. Changer de terrain, mais pas de combat. Pour lui, la justice ne se limite pas aux couplets scandés sur un beat.
Elle s’applique, se décide, se rend. Et pour cela, il lui fallait passer de la scène au tribunal. Le rap comme tremplin vers la justice Diplômé d’un Master II en Droit privé général à l’ISPRIC, il enseigne le droit dans plusieurs universités privées de Bamako. Doumbia ne se contente pas de la théorie : il multiplie les stages, fréquente les cabinets d’avocats, les juridictions, les études d’huissiers. Il apprend, il observe, il s’imprègne. En 2023, il franchit un cap décisif : il réussit le concours d’Auditeur de justice ainsi que celui des Greffiers en chef. Il choisit la magistrature.
Par conviction. Par vocation « Le rap m’a appris à défendre des idées. Aujourd’hui, je défends des justiciables. C’est la même logique : combattre l’injustice. »Un engagement fidèle à ses racinesCheick Oumar Doumbia n’a pas renié son passé de rappeur. Il en parle avec fierté. Il sait d’où il vient. Il sait ce qu’il représente. Fils de Me Djénéba KÉÏTA, greffière en chef à la retraite, il a grandi avec le respect du droit et des institutions. Mais il porte aussi en lui la mémoire des discriminations, des abus, des injustices vécues par les siens. Aujourd’hui, il veut être un magistrat différent. Un homme de loi proche des réalités du peuple. Un juge qui sait écouter, comprendre, rendre une justice qui répare.Un symbole pour la jeunesse malienne.
Le parcours de Cheick Oumar Doumbia est une leçon de vie. Il prouve qu’il est possible d’être fidèle à ses convictions tout en réussissant autrement. Il démontre qu’il n’y a pas qu’une seule façon de changer le monde : il suffit de trouver sa voie et de s’y engager pleinement. Dans un Mali en quête de repères, il incarne une jeunesse courageuse, résiliente, capable d’oser l’inattendu.Cheick Oumar Doumbia n’a pas quitté le combat. Il a juste changé d’arène..
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