Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies ce vendredi 30 août 2024, Monsieur Issa Konfourou, Ambassadeur et Représentant Permanent du Mali auprès de l’ONU, a prononcé un discours à la fois incisif et préoccupant sur la fourniture d’armes par les pays occidentaux à l’Ukraine.
Dans son intervention, Monsieur Konfourou a exprimé les inquiétudes grandissantes du Mali concernant les impacts potentiellement déstabilisateurs de cette aide militaire sur la sécurité en Afrique, particulièrement dans la région du Sahel. Le diplomate malien a mis en lumière les répercussions indirectes de l’assistance militaire à l’Ukraine, soulignant que cette aide dépasse les frontières du conflit direct et influe sur des régions éloignées, y compris l’Afrique.
Le représentant malien a rapporté des incidents récents où des groupes armés terroristes, apparemment soutenus par l’Ukraine, ont mené des attaques contre les Forces de Défense et de Sécurité maliennes. En juillet 2024, des attaques à Tinzawatène ont été attribuées à des groupes bénéficiant d’un soutien ukrainien, ce qui a conduit le Mali à rompre ses relations diplomatiques avec l’Ukraine.
Monsieur Konfourou a lancé un appel pressant au Conseil de sécurité pour qu’il prenne des mesures afin de prévenir la détérioration de la situation. Il a demandé aux pays fournissant des armes à l’Ukraine de garantir que ces équipements ne tombent pas entre les mains de groupes terroristes opérant au Sahel. Selon lui, il est impératif que l’aide militaire internationale soit gérée avec une rigueur accrue pour éviter de renforcer le terrorisme et d’aggraver les souffrances des populations africaines déjà marquées par des années de conflits.
En réponse aux accusations émises par l’Ambassadeur d’Algérie concernant des frappes aériennes au Mali, Monsieur Konfourou a exprimé sa surprise face à ces allégations, qu’il a jugées infondées et dépourvues de preuves solides. Il a défendu les actions des Forces Armées Maliennes (FAMa), affirmant que les frappes menées le 25 août 2024 visaient des véhicules de groupes terroristes et non des civils, comme le suggéraient les accusations algériennes. Monsieur Konfourou a appelé son homologue algérien à adopter une position plus constructive, en respectant les relations historiques de bon voisinage et de coopération entre les deux pays.
Pour conclure, l’Ambassadeur Konfourou a réaffirmé l’engagement du Mali à éviter de devenir un champ de bataille pour les puissances étrangères. Il a réitéré son appel à une gestion plus stricte et responsable de l’aide militaire internationale afin de préserver la paix et la stabilité en Afrique. Son discours illustre les préoccupations croissantes du Mali face aux impacts globaux du conflit ukrainien et l’urgence d’une coopération internationale renforcée pour prévenir l’escalade de la violence dans les régions vulnérables.
Ibrahim K. DJITTEYE
