Le colonel Claude Pivi, ancien haut responsable du régime guinéen, a été arrêté hier au Liberia lors d’un contrôle de routine mené par la police locale. Une photo diffusée sur les réseaux sociaux montre un Pivi amaigri, vêtu d’un simple T-shirt et d’une culotte d’été, soulignant les effets de sa vie en fuite.
Cette arrestation fait suite à un audacieux coup de force survenu le 4 novembre 2023. Un commando, dirigé par le fils de Pivi, a infiltré la prison centrale de Conakry, libérant l’ancien président Moussa Dadis Camara, ainsi que Moussa Thiegboro Camara et Claude Pivi. Tandis que Dadis et Thiegboro ont rapidement mis fin à leur cavale en se rendant aux autorités, Pivi a réussi à disparaître, suscitant une chasse à l’homme sans précédent en Guinée et dans les pays voisins.
Pivi est sous le coup d’accusations graves, notamment des crimes contre l’humanité liés aux événements tragiques du 28 septembre 2009, où des forces de sécurité guinéennes ont réprimé une manifestation pacifique, entraînant des violations massives des droits de l’homme. Le tribunal de première instance de Dixinn a prononcé à son encontre une peine de réclusion à perpétuité le 31 juillet dernier, rendant sa capture d’autant plus urgente.
Vers une extradition ?
L’arrestation de Pivi soulève la question de son extradition vers la Guinée. Les autorités judiciaires guinéennes, qui ont exprimé leur intention de récupérer Pivi, devraient rapidement formuler une demande officielle. Cette procédure pourrait s’avérer complexe, étant donné les relations diplomatiques entre la Guinée et le Liberia.
La nouvelle de l’arrestation a provoqué des réactions au sein de la communauté guinéenne et au-delà. Les organisations de défense des droits de l’homme saluent cet événement comme un pas vers la justice pour les victimes des atrocités passées. Les familles des victimes de la répression de 2009 attendent que Pivi soit traduit en justice, espérant que cela constitue un précédent pour d’autres responsables de violations des droits humains.
Ibrahim K. DJITTEYE