Le procès des anciens ministres et officiers maliens impliqués dans une affaire de détournement liée à l’achat d’équipements militaires et d’un avion présidentiel en 2014 a été renvoyé sine die. Cette affaire emblématique illustre la corruption reprochée à l’ancien gouvernement et est régulièrement citée par les autorités en place depuis le coup d’État de 2020.
Le procès avait été lancé fin septembre, mais a été suspendu pour permettre l’audition de nouveaux témoins par la chambre d’instruction de la Cour suprême. L’affaire concerne l’achat d’un avion présidentiel pour près de 40 millions de dollars, ainsi que l’acquisition de matériel militaire, tous deux réalisés sans appel d’offres. Ces achats avaient entraîné des sanctions de la part d’institutions financières, y compris un gel des décaissements du FMI pendant six mois.
Soumeylou Boubèye Maïga, ancien Premier ministre et ministre de la Défense à l’époque, est décédé en prison en mars 2023, après avoir clamé son innocence. D’autres accusés, comme l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, et l’ancien directeur de cabinet de Keïta, Mahamadou Camara, sont également en détention.
Les débats ont été marqués par des demandes d’audition de personnalités clés. Le ministère public a souligné que ces auditions sont cruciales pour établir la vérité, tandis que la défense a contesté le fondement des accusations. La Cour a finalement décidé de renvoyer l’affaire pour entendre de nouveaux témoins et examiner des documents contractuels, provoquant le mécontentement des accusés. La plupart retourneront en détention, tandis que Mahamadou Camara pourra rentrer chez lui. Les avocats prévoient de demander la liberté provisoire avant la reprise des audiences.
Ibrahim K DJITTEYE
