À peine ouvert hier, le très attendu procès de l’affaire dite « achat de l’avion présidentiel et d’équipements militaires » a été rapidement renvoyé. Devant la session spéciale de la Cour d’assises de Bamako, le ministère public, représenté par le procureur général Kokè Coulibaly, a sollicité le renvoi de l’audience pour des raisons de sécurité. Le procès reprendra le mardi 24 septembre prochain.
Ce report est directement lié à l’attaque terroriste perpétrée contre l’école de gendarmerie de Faladié, où sont logés certains des détenus impliqués dans ce procès. Dès le début de l’audience, en début d’après-midi, le président de la Cour, Bamassa Sissoko, et ses conseillers ont fait leur entrée dans la salle. Peu après l’ouverture officielle de la séance, avec la présentation des accusés, le procureur général a pris la parole pour expliquer les difficultés rencontrées.
« Nous avons eu tous les maux du monde pour les extraire de leur lieu de détention avec les événements récents et nous présentons nos excuses au public venu nombreux pour assister au procès », a-t-il déclaré.
Les quatre principaux accusés, présents à l’audience, sont l’ancienne ministre des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, l’ex-directeur de cabinet du président de la République, Mahamadou Camara, le colonel Nouhoum Dabitao, et le général Moustapha Drabo. Ils font face à de graves accusations de détournement de fonds et de mauvaise gestion dans le cadre de l’achat controversé de l’avion présidentiel et d’équipements militaires.
La décision de renvoyer le procès, bien que regrettable, s’explique par la nécessité de garantir la sécurité des accusés et des parties prenantes dans un climat de tension exacerbée. Le public, venu en nombre, devra donc attendre quelques jours supplémentaires avant de suivre la suite des débats.
Ibrahim K. DJITTEYE