Par Salif SYLLA
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Ouverture de la campagne présidentielle en Côte d’Ivoire : entre tensions, espoirs et défi de légitimitéAbidjan, le 11 octobre 2025

— Ce samedi marque le coup d’envoi officiel de la campagne présidentielle ivoirienne, un moment toujours chargé de promesses, d’enjeux stratégiques et de crispations politiques. Avec un scrutin fixé au 25 octobre, les acteurs politiques se lancent dans un sprint électoral où les appels à la paix côtoient les accusations de manœuvres anticonstitutionnelles.

Candidats, lieux et stratégies : le décor se met en placeLa Commission électorale indépendante (CEI) a validé cinq candidatures sur les 60 dossiers initialement reçus. Sont en lice : le président sortant Alassane Ouattara, Simone Éhivet Gbagbo, Jean-Louis Billon, Ahoua Don Mello et Henriette Lagou Adjoua. Le chef de l’État, candidat du RHDP, lance sa campagne à Daloa, une ville historiquement rattachée à l’ancien président Laurent Gbagbo. Simone Éhivet Gbagbo donnera le départ dans sa zone de Bouaflé. Jean-Louis Billon, lui, avait déjà amorcé les hostilités : son inauguration a eu lieu vendredi à Marcory (Abidjan Sud), avec une parade dans les rues de Koumassi, avant un meeting populaire. Quant à Henriette Lagou Adjoua, elle repoussera son lancement effectif au lundi 13 octobre à Daoukro, sa ville natale.

Chaque candidat multiplie les meetings et les tractages, tentant d’imprimer leur marque dans le paysage politique. Un climat tendu : entre interdictions, protestations et défi démocratiqueL’ouverture de la campagne ne se fait pas sans heurts. À Abidjan, la préfecture a interdit une manifestation de l’opposition, alléguant qu’elle contrevenait aux règles de la période électorale. Le Front commun PPA-CI / PDCI avait annoncé une grande marche le 11 octobre pour dénoncer le processus électoral — cette marche pourrait ne pas avoir lieu en raison de l’interdiction gouvernementale.

Sur le plan constitutionnel, l’opposition conteste vivement la candidature du président sortant pour un quatrième mandat. Ils jugent ce troisième mandat (ou au-delà) illégal, tandis que les tenants du pouvoir répètent qu’une révision constitutionnelle antérieure « réinitialise » le compteur des mandats. La CEI, pour sa part, rappelle les obligations imposées aux candidats : déclaration écrite préalable pour les meetings, interdiction de propos haineux ou diffamatoires, respecter les zones autorisées pour les affichages, etc.

Le calendrier électoral lui-même suscite des polémiques. L’opposition accuse la Commission de “boulversement” pour avancer les législatives et limiter les marges de manœuvre de nouveaux électeurs. Enjeux majeurs : paix, crédibilité et mobilisationsLes enjeux dépassent largement la seule compétition entre personnalités. Pour les Ivoiriens — y compris dans la diaspora — cette élection est test de crédibilité institutionnelle.

Le scepticisme est fort quant à l’impartialité des institutions et à la transparence du scrutin.La paix sociale est un impératif répété dans tous les discours officiels. Le RHDP insiste sur la cohésion nationale ( “les élections ne peuvent pas nous diviser”) . L’opposition, de son côté, appelle à une vigilance citoyenne accrue pour prévenir les violences.

Les trois semaines à venir seront cruciales : pour les campagnes de sensibilisation, la couverture médiatique, les débats — et la capacité de la jeunesse et des électeurs de se mobiliser.

Mali Ondes Médias continuera de suivre minute après minute l’évolution de cette campagne, de l’intérieur de la Côte d’Ivoire, du Mali et au sein des communautés africaines de la diaspora.Restez branchés pour nos analyses, reportages terrain et répertoires de faits vérifiés.

Par Mali Ondes Médias — les sources sûres au Mali, pour l’Afrique et la diaspora

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