L’État a décidé de subventionner le riz, le sucre et l’huile alimentaire pour que ces denrées alimentaires restent à la portée de la bourse des Maliens
Le gouvernement de Transition, soucieux du bien-être des Maliens, continue d’explorer les pistes de solutions pouvant permettre de stabiliser les prix des denrées de première nécessité afin de minimiser l’impact de l’inflation (hausse des prix) mondiale sur nos concitoyens. La démarche privilégiée consiste à rencontrer les cadres de concertations des différentes filières, les groupements de grossistes et importateurs, afin d’informer l’opinion nationale des efforts réalisés et entrepris. La conférence de presse que le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a animé vendredi s’inscrit dans ce cadre.
D’entrée de jeu, le conférencier a rappelé que le conseil des ministres du mercredi 10 novembre a accepté de subventionner le riz, le sucre et l’huile alimentaire en réduisant de 50% la base taxable à l’importation de 300.000 tonnes de riz, 60.000 tonnes de sucre et 30.000 tonnes d’huile alimentaire.
Ainsi, selon un arrêté pris la semaine dernière, le commerçant grossiste doit céder le sac de 50 kg du riz brisure non parfumé importé à un prix ne dépassant pas 15.000 Fcfa. Le détaillant, lui, est tenu de revendre le kg à un tarif inférieur ou égal 350 Fcfa. Le prix de gros du bidon d’huile alimentaire importé de 20 litres ne doit pas excéder 17.000 Fcfa, contre 1.000 Fcfa le litre pour le prix au détail. Le prix indicatif plafond du sac de 50 kg du sucre importé est fixé à 22.500 Fcfa au gros, contre 500 Fcfa le kg au détail. Le grossiste donnera la miche de pain de 300 g à 200 Fcfa au détaillant qui la revendra à 250 Fcfa. La baguette de 150 g sera monnayée à 100 Fcfa au prix de gros, contre 125 Fcfa au détail.
À ces mesures d’urgence, s’ajoutent celles déjà en cours à savoir la subvention du gaz, des hydrocarbures, des médicaments essentiels, de l’eau, de l’électricité, des intrants et équipements agricoles, des engrais et des exonérations douanières et fiscales accordées aux entreprises en difficulté pour le maintien des emplois.
Ces efforts du gouvernement, selon les estimations du ministre Mahmoud Ould Mohamed, se chiffrent à des centaines de milliards de Fcfa auxquelles l’État a renoncé pour soulager les Maliens, dans un contexte de rareté des ressources budgétaires. En conséquence, la tendance des prix sur le marché national de la plupart des produits suivis par le ministère de l’Industrie et du Commerce est à la stabilité par rapport à la semaine dernière même si on note une tendance haussière des prix du riz local, de l’huile et du sucre comparativement à l’année dernière et à la même période, a expliqué le ministre Ould Mohamed.
LES BRIGADES DE CONTRÔLE- Au plan international, le prix du riz indien a baissé de 25%, celui du riz thaïlandais est resté stable, a noté le ministre en charge du Commerce. Le riz se négocie sur les plateformes portuaires à 230.000 Fcfa la tonne, contre 215.000 Fcfa la tonne, il y a trois mois. Le cours mondial du sucre s’est établi à 524 dollars (environ 288.000 Fcfa) la tonne soit une hausse de 27% par rapport à l’année dernière. L’huile alimentaire est négociée à 1.181 dollars (environ 650.000 Fcfa) la tonne, contre 918 dollars (environ 505.000 Fcfa) la tonne à la même période de l’année dernière, a-t-il illustré.
Selon lui, le cours mondial du blé de meunerie a cru de 39% par rapport à l’année passée pour s’établir à 295 euros (environ 192.000 Fcfa) la tonne. «Depuis plus de trois à quatre mois, ils ont déjà fait des stocks importants et malgré la hausse des prix sur le marché international, ils continuent à l’offrir au prix presque de l’année dernière. Qui a exigé le respect des prix indicatifs plafonds à tous les niveaux du circuit de distribution.
Pour leur effectivité, des brigades de la direction générale du Commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC), appuyées par des éléments des forces de sécurité, seront bientôt déployées sur le terrain, a-t-il annoncé. Ces actions de contrôle seront précédées d’une campagne de communication, d’éducation et de sensibilisation pour la mise en œuvre de laquelle il a sollicité l’implication de tous notamment de la presse.
Le ministre Ould Mohamed a demandé également aux associations de consommateurs de se joindre aux services techniques de son département pour amplifier ces actions citoyennes à l’endroit de leurs membres pour qu’ensemble «nous arrivons à arrêter les pratiques spéculatives et anticoncurrentielles de fixation des prix».
Makan SISSOKO
Source : ESSOR