Le Vice-président, dans une sorte de réplique du berger à la bergère, aurait signifié au Président de la Transition que c’est lui qui l’a fait roi et qu’il peut donc le défaire. Rendez-vous aurait ainsi été donné pour le mercredi, 24 mars pour voir qui tient vraiment les manettes de l’Etat, Bah N’Daw ayant juré que “si Assimi Goïta se présente devant la salle de réunion du conseil des ministres, il l’arrêterait”. L’intrigue, si ce n’était qu’au théâtre, aurait été de belle facture à seulement deux jours de l’anniversaire du 26 mars 1991. Malheureusement, ce n’est que du théâtre d’ombre qui laisse le peuple sur sa faim puisqu’il apprendra que rien n’est plus faux.
Bah N’Daw et Assimi sont deux officiers supérieurs, l’un à la retraite et l’autre en activité. Ils ne peuvent pas se comporter en de telles menaces crypto personnelles au sommet de l’Etat. Un enfantillage, véritable combat de coqs à défaut d’être une ridicule scène de ménage, qui les déshonorerait pour de bon et qui ne manquerait pas de casser leurs grades. Mais, même en amusant la galerie, il faut éviter d’être cynique. Le Vice-président de la Transition n’a pas vocation à participer au conseil des ministres à toutes les sessions. Son rôle a été défini trois semaines après la prestation de serment du 25 septembre 2020.
En effet, par décret N° 2020-0094/PT-RM du 16 octobre 2020, les attributions du Vice-président et l’organisation de son cabinet ont été clairement définies. L’article 1er dudit décret est suffisamment explicite en ses alinéas 3 et 4 : “Il (le Vice-président) participe aux réunions du Conseil supérieur et du Comité national de la Défense nationale (alinéa 3). Il participe aux réunions du Conseil des ministres à la demande du Président de la Transition (alinéa 4)”.
Colonel Assimi Goïta est un officier supérieur respectueux des lois et règlements. On le voit mal enfreindre le décret présidentiel relatif à ses attributions après cinq mois de tandem harmonieux avec le Président. Cette vue de l’esprit ne peut prospérer. Il faut trouver autre chose pour saper les fondements de la Transition, mais il vaut mieux s’en abstenir pour le bon déroulement des affaires, en tout cas abhorrer à servir le faux à l’opinion publique nationale. Pour avoir été mis face à sa propagande mensongère, Jiseph Paul Goebbels lui-même s’est suicidé avec toute sa famille en 1945.
Salifou CISSE
Source: L’Alerte